Gaumont s'affiche au Cent Quatre : un voyage artistique au coeur du 7e art, une expo riche... et gratuite !

Publié par Mallorie Lambilliotte © CULTURE ACCESS sur 22 Juillet 2015, 12:43pm

Catégories : #Exposition, #cinéma, #18e

Gaumont s'affiche au Cent Quatre : un voyage artistique au coeur du 7e art, une expo riche... et gratuite !

Vous êtes sur Paris ? Les vacances tardent ?

Vous ne savez tout simplement pas quoi faire de nouveau de votre journée, de vos week-ends ?

On a l'expo qu'il vous faut.

Celle qui ne vous empêche pas de prendre l'air (c'est un musée ambulant, vous passez d'un monde à l'autre sans rester enfermés), celle qui ne vous fera pas débourser plus qu'un ticket de métro, celle qui vous fera voyager...au coeur de l'histoire du cinéma, à travers celle de la célèbre société Gaumont : pionnière et toujours debout.

Aussi âgée que le 7e art lui-même, la plus vieille société de production et de distribution du monde est française. Malgré les aléas, Gaumont est passée par toutes les étapes de la création cinématographique et reste l'une des plus puissantes dans ce domaine.

L'exposition LES 120 ANS DE GAUMONT au 104 rend autant hommage à son histoire qu'à l'art - technique, esthétique, narratif, imaginatif... - qu'elle permet, encore aujourd'hui, de partager. Une première pour le centre Cent-Quatre Paris qui se propose d'héberger toutes les disciplines artistiques, et n'avait encore jamais accueilli une expo cinématographique. On s'était fait le plaisir de la visiter en avril.

Après avoir longé un trottoir aux saveurs du sud des différents marchés de fruits exotiques, entrez dans le monde des danseurs qui s'entraînent habituellement au sein des coursives du 104. Autour, émerveillez-vous et laissez votre curiosité vous guider : au centre un petit chapiteau de projection décoré des affiches des films produits par Gaumont depuis leurs débuts (cf photos ci-dessous).

L'occasion couleur vintage de revivre, partager vos films préférés, et ... de noter les autres. Même les plus jeunes y trouveront leur compte : interactive (vidéos, costumes, objets en expo), et ateliers pour en faire des cinéastes en herbe (ou plutôt imaginer en faire, l'expo fait rêver mais tout de même).

Surtout, on est ravi d'avoir une expo gratuite aussi belle que complète. Imaginée par Dominique Païni et scénographiée (mise en scène) par Nathalie Crinière - qui n'est autre que celle ayant pensé l'incroyable expo des frères Lumière au Grand Palais, et ça se ressent - l'exposition fait le pari fou de balayer plus d'un siècle d'histoire, de rencontres, d'inventité, de manière intelligente et créative. Et ça marche. L'exposition est aussi artistique que l'est le 7e art.

A chaque pièce son domaine, son ambiance tamisée, feutrée ou carrément dans le noir : le public se trouve totalement plongé au coeur du cinéma, dans le cours d'un film, la traversée n'en est que plus intéressante et évocatrice.

Grâce au Musée d'arts forains, on (re)découvre les anciennes caméras, témoins des prouesses techniques jusqu'aujourd'hui, d'une invention d'autant plus incroyable à son époque (cf photo). Mais aussi le diorama : un ancêtre de la photo, toile peinte translucide qui se modifie en fonction de la lumière projetée derrière.

Coup de coeur émotion pour la salle du GAUMONTRAMA, entre costumes en hauteur et extraits de films suspendus au haut plafond.

Coup de coeur des yeux pour l'oeuvre d'art que nous proposent Païni et Crinière, avec "la cueillette des Marguerites" : une salle bien particulière (cf photo) interactive et imaginée par le superbe Alain Fleischer. Grâce à lui, on retourne aux sources du cinéma, à sa naissance. Chacun se voit accorder un petit miroir pour participer à l'histoire : face à nous, quatre projecteurs. Au tour de chaque spectateur, de reproduire cet acte premier de projeter des fragments d'images, tels des étoiles. C'est alors que la magie du cinéma opère : des portraits d'acteurs et actrices de la Gaumont apparaissent avec en fond sonore quelques bribes de témoignages et dialogues.

Une expérience à vivre !

Si l'importance d'Alice Guy Blaché, première réalisatrice au monde avec son célèbre "La Fée aux choux" est notée et appréciée lors de cette exposition, on regrette qu'un pan plus important de son histoire ne soit pas accordé au sein des salles. On souhaiterait simplement insister sur l'impact de celle-ci dans l'histoire de Gaumont, et à une autre échelle, dans celle du cinéma. Secrétaire au Comptoir de Photographie, c'est elle qui propose à Léon Gaumont de faire des petits films comiques pour le cinéma naissant. Elle le met sur la voie de ce qui sera son succès. Mettant en scènes plusieurs tableaux, elle est non seulement la première femme réalisatrice de l'histoire, mais aussi des premières fictions. En 1906 elle ajoute d'ailleurs à son palmarès une superproduction avec 25 vues et déjà 300 figurants : "Vue du Christ". Un nombre important de producteurs prirent son exemple dans la foulée.

Un détour dans le 19e arrondissement qui vaut le coup : un voyage complet, plein d'émotions, un voyage dans le passé mais aussi dans le futur qui émerveille petits et grands, alors n'hésitez pas ! C'est jusqu'au 5 août !

==> RDV au CENT-QUATRE PARIS, du mardi au dimanche de 14 à 19h pendant les vacances scolaires.

5, rue Curial − 75019 Paris

www.104.fr

Et pour boire un coup dans le coin ? Doté d'une programmation sympa, Culture Access vous conseille Le Pavillon des Canaux, qui propose notamment des ateliers ou des expos (ce dimanche, expo photo Instagram). Pour les intéressés qui souhaitent prolonger leur journée détente et culture : rdv 39 quai de la Loire, toujours dans le 19e, il s'agit d'un pavillon boudoir situé au bord de l'eau puisqu'il est situé dans l'ancienne maison de l'éclusier du canal !

RDV au CENT-QUATRE PARIS, du mardi au dimanche de 14 à 19h pendant les vacances scolaires.

5, rue Curial − 75019 Paris

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